Le chapitre 6 a montré que l’inventaire caractérise directement la structure des peuplements en leur attribuant
un type de structure (liste des types à la section 4.1.) lors des opérations de terrain.
Cette typologie est principalement basée sur le régime (futaie, taillis, taillis sous futaie)
et le traitement (régulier, irrégulier) auxquels les peuplements sont soumis. Cependant,
la structure des peuplements peut également être définie en fonction de l’allure de la distribution des tiges
par catégories de grosseur. Pour les peuplements équiennes, la répartition par classe d’âge fournit aussi,
à l’échelle d’un massif ou d’une région, une idée globale de leur structure. L’examen de ces distributions
de tiges permet de mettre en évidence les éventuels risques qui pourraient hypothéquer la pérennité
à long terme de certains peuplements (déficit de bois dans les petites catégories, pléthore dans les grosses catégories).
Il permet également de dessiner les grandes tendances futures en termes de disponibilités pour les principales essences
de la forêt wallonne.
La distribution par classe de grosseur de l’ensemble du capital ligneux sur pied
en Wallonie (figure 11.4.), qui s’élève à 112,7 millions de m³, indique que le volume des arbres
se concentre surtout entre 60 et 120 cm de circonférence. Ce constat est particulièrement marqué
pour les peuplements résineux où 62 % du volume sont compris dans cette gamme de circonférence.
Les bois de 150 cm de circonférence et plus constituent quant à eux moins de 10 % du volume de l’ensemble des résineux.
La proportion du volume résineux est supérieure à celle du volume feuillu pour les classes de grosseur comprises entre 40 et 140 cm de circonférence. Ensuite, la tendance s’inverse et la proportion de feuillus croît rapidement avec l’augmentation de la grosseur pour atteindre plus de 80 % à partir de 180 cm. Cette évolution de la répartition du volume de bois entre peuplements feuillus et résineux en fonction de la grosseur des arbres était déjà observée en 1984, mais le capital total sur pied était moindre et la prédominance résineuse plus prononcée bien que limitée à un stade de grosseur moins important.
L’analyse de la structure d’âge des peuplements permet de comprendre l’historique des forêts et leur développement futur probable. Du point de vue de la gestion forestière traditionnelle, cette analyse permet de fournir une évaluation générale des possibilités de récolte (quantités de bois exploitables). Elle peut aussi donner un aperçu des potentialités sur le plan de la biodiversité et de l’accueil du public qui sont en général plus favorables dans les peuplements d’âges multiples et les vieux peuplements équiennes que dans les jeunes peuplements. La notion d’âge n’est toutefois pertinente que pour les peuplements réguliers. La plupart des peuplements résineux sont donc concernés mais, pour les peuplements feuillus, qui sont majoritairement irréguliers ou en voie d’irrégularisation, il est préférable de caractériser la structure par l’intermédiaire du nombre de tiges à l’hectare ou mieux encore, par celle de la surface terrière, par classe de grosseur. |
Vieille chênaie avec régénération de hêtre.
PHOTO : HUGUES CLAESSENS |
La distribution par classe d’âge des peuplements résineux équiennes (figure 11.3.), qui est largement conditionnée par celle des pessières (elles représentent trois quarts des peuplements résineux), met avant tout en évidence une proportion élevée de peuplements entre 30 et 50 ans.
Ces peuplements, issus des plantations massives des années 1960 – 1970 et désormais arrivés dans une phase de production soutenue, sont à l’origine d’une nette augmentation du capital sur pied par rapport au début des années 80 (figure 11.5.). La forte production de bois résineux que nous connaissons actuellement se réduira progressivement étant donné le déficit de peuplements âgés de 10 à 30 ans. On observe toutefois une augmentation de la surface des peuplements de moins de 10 ans par rapport à leur étendue au début des années 80 en raison de la vague de reboisements consécutive aux tempêtes de 1990. Par ailleurs, les surfaces des peuplements âgés, voire très âgés, ne sont pas négligeables : en termes de surface, 5 % des pessières ont 80 ans ou plus. Une analyse de la répartition des surfaces par classe d’âge a été réalisée pour les différents types de peuplement résineux au chapitre 7 – Types de peuplements.
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La distribution par classe de grosseur des arbres de la futaie pour l’ensemble des peuplements feuillus (figure 11.6.) montre un déficit de tiges dans les petites dimensions. On compte à peine 172 arbres par ha de 20 à 39 cm de circonférence alors qu’il en faudrait idéalement entre 210 et 250 (compte tenu des surfaces terrières par catégories considérées comme idéales pour les principaux types de peuplement feuillus). La représentation de la distribution en termes de surface terrière (figure 11.7.) permet de visualiser de manière encore plus claire les différents déséquilibres. On constate que le déficit en jeunes bois s’étend jusqu’aux tiges de 60 cm de circonférence. En outre, le nombre de bois de 80 à 160 cm de circonférence est en excès. La comparaison de la situation avec les résultats obtenus en 1984 indique toutefois une tendance au rééquilibrage de la représentation des différentes classes de grosseur. On notera par ailleurs que les chênaies, qui représentent tout de même 34 % de la surface forestière feuillue (hors taillis simples), pèsent fortement sur l’allure des distributions.
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