Bases méthodologiques

L’Inventaire permanent des Ressources forestières de Wallonie (IPRFW) est un outil qui organise la caractérisation en continu des zones forestières de l’ensemble du territoire régional.

Bien que l’ensemble de la Wallonie soit couvert par l’inventaire, celui-ci ne concerne pas toutes les ressources naturelles mais uniquement les ressources forestières. Ainsi, seules les forêts font l’objet d’une collecte de données. Les zones boisées tout en étant extérieures aux zones forestières (parcs, alignements, vergers, sapins de Noël…) sont recensées mais ne font pas l’objet d’observations .

Au sens de l’inventaire, les forêts regroupent les terres présentant un couvert forestier de plus de 10 %, une superficie égale ou supérieure à 0,1 ha et une largeur d’au moins 9 m. Les arbres doivent par ailleurs pouvoir atteindre à l’âge adulte une hauteur d’au moins 5 mètres.

Les forêts intègrent également :

  • Les jeunes peuplements naturels ou toutes plantations créées à des fins forestières, mais dont les cimes ne couvrent pas encore 10 % du sol ou dont les arbres ont encore une hauteur inférieure à 5 m.
  • Les étendues situées en milieu forestier qui sont temporairement déboisées par le fait de l'intervention de l'homme ou de causes naturelles, mais qui sont appelées à redevenir des forêts. Ces terrains comprennent les mises à blanc et les clairières.
  • Les affectations qui ne comportent pas de matériel ligneux productif pour des raisons soit naturelles, soit plus souvent liées à une intervention humaine. Il s’agit des : coupe-feu, des chemins forestiers, des gagnages…

Les peuplements forestiers (quel que soit leur stade de développement), les coupes rases et les clairières sont considérés comme des zones forestières "productives". Les autres zones sont considérées comme "non productives" et sont désignées par le terme d’autres affectations.

Si la présence d’arbres n’est pas une condition nécessaire, elle n’est pas non plus suffisante. Ainsi, dans le cas d’une formation boisée dont le pourcentage de couvert arboré et la largeur de la zone satisfont aux critères requis pour qu’elle soit considérée comme forestière, si la vocation agricole ou urbaine de la zone est prédominante, elle n’est pas incluse dans les étendues forestières. Ne sont donc pas considérés comme appartenant aux zones forestières les vergers, les parcs, les drèves, les alignements, les haies, les arbres isolés et les plantations de sapins de Noël.

La forêt selon la FAO

On notera que la définition de la forêt retenue par l’inventaire forestier wallon n’est pas exactement conforme à celle qui a été établie au niveau de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Cette dernière prévoit une surface boisée d’au moins 50 ares avec une largeur d’au moins 20 m. Le choix de seuils plus faibles pour la Wallonie se justifie par le morcellement important de la forêt wallonne.


L’IPRFW est un inventaire par échantillonnage. C’est-à-dire que seule une fraction des forêts, considérée comme représentative de l’ensemble, est caractérisée. Les données obtenues sont rassemblées puis extrapolées aux surfaces qu'elles représentent pour fournir des résultats moyens à l’échelle de la Région.

Les parcelles de forêt qui font l’objet de l’inventaire sont réparties de manière systématique dans l’espace : tous les 500 m dans la direction Nord-Sud et tous les 1.000 m dans la direction Est-Ouest, ce qui correspond à 1 point par 50 ha de territoire.

Les observations et les mesures sont réalisées dans des périmètres précisément délimités dans l’espace, les "unités d’observation" notéesq U.O. (également appelées unités d’échantillonnage ou U.E.). Sur base du maillage rectangulaire de la grille d’inventaire, les U.O. sont réparties de manière homogène sur l’ensemble du territoire, le taux de sondage étant constant quel que soit le type d’occupation du sol. La structure des U.O. est décrite plus en détail à la rubrique Unité d’observation.


556.000 ha de forêt

Un tiers du territoire wallon est occupé par la forêt, ce qui représente environ 556.000 hectares dont 85% de forêts productives. Sachant que le dispositif d’échantillonnage de l’IPRFW prévoit un point de sondage par 50 hectares, on compte plus de 11.000 U.E. forestières (sur un total de 33.797 U.E. pour l'ensemble du territoire wallon).

1.100 U.E. inventoriées chaque année

Après identification des U.E. forestières sur photo-aérienne, celles-ci sont visitées sur le terrain. La cellule « Inventaire Permanent des Ressources Forestières de Wallonie » du Département de la Nature et des Forêts du Service Public de Wallonie sillonne en permanence les forêts wallonnes . Chaque année, environ 10 % des U.E. forestières font ainsi l’objet de mesures et d’observations.

Les U.E. inventoriés au cours d’une année, qui constituent ce que l’on appelle une "tranche" (ou encore "campagne de mesures"), sont réparties systématiquement sur toute la Wallonie. Au 1er cycle, elles se répartissaient selon des rectangles distants entre eux de 4 km (orientation Ouest-Est) et de 5 km (orientation Nord-Sud), chaque rectangle comportant quatre U.E. Seules celles qui se trouvent en zone forestière font l’objet de relevés de terrain.

Parcours des points de la maille réparti en dix tranches (exemple des 320 points d'une carte IGN, échelle 1/25.000).


En 2008, après avoir visité mesuré une première fois l’ensemble des U.E. une première fois, il a été décidé de modifier l’organisation spatio-temporelle de l’échantillonnage a été modifiée. Initialement, il était prévu d’appliquer un délai de remesurage de 10 ans entre deux inventaires successifs , périodicité identique pour toutes les U.E. Toutefois, lLors de la mise en route du lancement du 2e cycle de mesures, deux types d’U.E. ont été distingués. L’IPRFW est ainsi passé de 100 % d’U.E. permanentes (intervalle prévu au départ entre deux passages : 10 ans) au 1er cycle, à 50 % d’U.E. permanentes (intervalle entre deux passages : 5 ans) et 50 % d’U.E. temporaires (intervalle entre deux passages : 15 ans) pour la mise en œuvre de son deuxième cycle.

L'utilisation d’U.E. permanentes, remesurées à intervalle court (5 ans) contribue à l’évaluation statique (état des lieux) mais aussi et surtout permet l'évaluation dynamique (calcul des accroissements et des prélèvements). En effet, l'utilisation d'un intervalle court minimise le risque d’une forte évolution du peuplement (notamment dans les jeunes futaies résineuses par le jeu des éclaircies et du recrutement) voire d'un événement affectant le peuplement entre les deux inventaires (chablis, mise à blanc,...).

L'utilisation d’U.E. temporaires, visitées à intervalle long (15 ans) permet uniquement l'évaluation statique, cette périodicité des visites étant préjudiciable à la détermination de l’évaluation dynamique en raison des éléments cités précédemment. En termes de statistiques, bien que les U.E. soient installées géographiquement de manière permanente aux mêmes endroits, l'intervalle de temps long entre deux inventaires permet de les considérer comme des U.E. temporaires.

Cette réorganisation prévoit donc de visiter chaque année 50 % d’U.E. permanentes (5 ans entre deux mesurages), et 50 % d’U.E. temporaires (15 ans entre deux mesurages). Enfin, il convient de signaler que d’un passage en inventaire à l’autre, le statut de chaque U.E. passera de « temporaire » (15 ans) à « permanent » (5 ans) ou inversement. Autrement dit, pour une même U.E., il y a alternance d’un intervalle court et d’un intervalle long entre chaque passage.

La répartition spatiale des U.E. visitées dans chaque campagne de mesures a été également modifiée avec pour objectif de rompre le trop grand systématisme de la progression de l’inventaire au 1er cycle (voir figure précédente) laissant de grands espaces « vides » entre les rectangles contenant les U.E. à parcourir. Ainsi, durant une campagne de mesures, sur une même carte IGN, au premier cycle étaient visitées les 4 U.E. de 8 rectangles distribués systématiquement sur la carte. Suite à cette constatation, la nouvelle modalité de répartition prévoit qu’au 2ème cycle, les 32 U.E. à visiter sont sélectionnées à raison de 2 dans 16 des rectangles initiaux, ces derniers étant répartis selon un schéma plus « éclaté » couvrant mieux le territoire tout en conservant un systématisme dans la répartition des U.E. à inventorier.

D’avantage de renseignements sur la réorganisation spatio-temporelle de l’inventaire sont disponibles ici.