Les peuplements de la forêt Wallonne au Cycle 1

Le présent chapitre décrit successivement chaque type de peuplement en termes d’importance (surface couverte) et de répartition entre les différentes régions naturelles de Wallonie. Une caractérisation dendrométrique des peuplements est également réalisée. Étant donné la grande spécificité du régime du taillis simple, il est traité séparément (section 7.7.) et n’est donc pas pris en compte dans les autres sections.

Pour rappel, l’inventaire forestier wallon distingue 12 types de peuplement en fonction de la composition de la strate arborescente (définitions à la section 4.1.). L’examen de la répartition de la surface forestière entre les différents types de peuplement (figure 7.1.) illustre la nette domination des pessières et dans une moindre mesure celle des chênaies et des hêtraies (ces essences constituent ensemble 61 % de la surface totale de la forêt productive). Les pessières représentent à elles seules 73 % des peuplements résineux alors qu’en feuillus, on observe davantage de diversité, d’autant plus que les peuplements de feuillus nobles et d’autres feuillus forment des groupes assez hétérogènes où l’essence dominante varie d’un peuplement à l’autre.

Les hêtraies couvrent 9 % de la surface forestière productive totale et représentent 17 % de la surface des peuplements feuillus (tableau 7.1.). Les deux-tiers de la surface qu’elles occupent se trouvent en Ardenne mais c’est en Région jurassique qu’elles constituent la plus grande part des peuplements forestiers. En effet, cette région, qui compte un peu moins de 6 % (tableau 5.5.) des forêts productives wallonnes, comporte 16 % de la surface de hêtraies. Elle comporte par ailleurs 17 % du volume sur pied total des hêtraies (près de 10 millions de m³), ce qui fait d’elle la 2e région après l’Ardenne (66 %). Dans les autres régions, les surfaces sont très limitées, les hêtraies sont même quasi absentes de la Région sablo-limoneuse et de la Famenne. Cette répartition hétérogène à travers le territoire conduit à d’importantes disparités entre cantonnements en termes de surface couverte par les hêtraies (carte 7.1.).

Les peuplements se présentent presque exclusivement sous forme de futaie (95 % de la surface totale) et appartiennent, pour plus de trois quarts d’entre eux, à des propriétaires publics (tableau 7.2.).

En hêtraie, la proportion moyenne de l’essence principale atteint pratiquement 90 % et témoigne de la forte dominance du hêtre. Les chênes indigènes sont les seules essences qui y sont représentées en quantité significative (7 % de la surface terrière).

Si l’on se base sur la procédure explicitée par Rondeux et Lecomte [1988]1 on peut calculer, dans la situation théorique d’une futaie inéquienne de hêtre parfaitement équilibrée dont le terme d’exploitabilité serait fixé à 220 cm et la surface terrière à 18 m²/ha, que chacune des dix classes de grosseur entre 20 et 220 cm occuperait 1,8 m²/ha. Si cette situation est comparée à la distribution réelle observée de la surface terrière par classe de grosseur dans les hêtraies wallonnes (tableau 7.3., figure 7.2.), le déficit en tiges de faibles dimensions, tout particulièrement pour les catégories de 60 à 100 cm, interpelle, ce déficit étant la conséquence d’un manque de régénération à une époque antérieure, constatation déjà mise en évidence par ailleurs.

Toutefois, l'évolution de la structure des hêtraies depuis 1984 est favorable (figure 7.2.) : le déficit en jeunes tiges tend à se corriger progressivement1, l'excédent en bois de 120 cm à 200 cm de circonférence, très marqué au début des années 1980 a été considérablement réduit tandis que la surface terrière moyenne des hêtraies a reculé de près d' 1 m²/ha, soit de 5 % (donnée non présentée). Par contre, la présence de bois de grosses dimensions au-delà de 220 cm constitue toujours une réalité.

Hêtraie avec bouquet de régénération. PHOTO : ERIC LACOMBE

En termes de régénération, l’effort est réel : on estime à 670 ha l’étendue régénérée annuellement par voie naturelle (généralement sous le couvert) auxquels s'ajoutent 530 ha de plantation (voir section 11.1. : Régénération pour davantage d’informations). Il convient cependant de ne pas sous-estimer l’impact négatif que le grand gibier peut avoir sur l’implantation et le développement de la régénération naturelle.

Avec ses 82.600 ha (hors taillis simple), la chênaie est le principal type de peuplement feuillu en Wallonie. Elle y couvre pas moins de 18 % de la surface forestière productive totale et représente 33 % de la surface des peuplements feuillus (section 5.1. - tableau 5.5.). C’est près de deux fois plus que la hêtraie.

On rencontre la chênaie dans toutes les régions naturelles de Wallonie et c’est en Ardenne que l’on trouve la surface la plus importante (37 %). Cependant, c’est dans le Condroz (22 %) et, de manière encore plus marquée, en Famenne (33 %) qu’elle est proportionnellement la mieux représentée si on tient compte du pourcentage de forêt productive observé au sein même de ces régions. Ainsi, en Famenne, la chênaie constitue à elle seule plus de 51 % de la surface forestière productive (tableau 7.4.). En termes de volume, elle comptabilise 30 % du volume total (4,5 millions de m³) contre 41 % en Ardenne. La moitié du volume sur pied de Famenne se trouvent en chênaie.

Cette répartition des chênaies entre les régions naturelles conduit à une distribution très inégale entre les cantonnements. Comme on peut le voir à la carte 7.2., les cantonnements les plus « riches » en chênes sont situés en Région limoneuse, Condroz et Entre Sambre et Meuse, La Direction de Namur (4,3 millions m³) totalise à elle seule 20 % (données non présentées) du volume de chêne, devant celles de Dinant, Mons ou encore Arlon.

La physionomie des chênaies est complètement différente de celle des hêtraies. En chênaie, la diversité de régimes rencontrée est beaucoup plus importante : les peuplements sont d’ailleurs majoritairement des taillis sous futaie (60 % de la surface totale). Cette prévalence sur les régimes de la futaie et du taillis est néanmoins de moins en moins marquée avec le temps. En 1984, la proportion de taillis sous futaie s’élevait en effet à 66 %. Le taillis simple de chêne ne représente quant à lui que 3 % de la surface totale des chênaies (données non présentées).

En termes de dimensions des tiges, l’analyse de la figure 7.4. révèle que la représentation des différentes classes de grosseur observable pour la futaie est assez proche de celle existant en taillis sous futaie.

42 % des chênaies sont privées (tableau 7.5.), ce qui fait d’elles, avec les hêtraies et les pineraies, un des rares types de peuplement majoritairement publics. La part de peuplements privés est cependant nettement plus importante qu’en hêtraie où elle atteint 23 % (tableau 7.2.).

Les relevés dendrométriques effectués dans les chênaies wallonnes montrent un grand degré de pureté des peuplements. Près de 90 % de la surface terrière est constituée par le seul chêne. Toutefois, la proportion de surface terrière des essences compagnes s’élève à mesure que la circonférence des arbres diminue (tableau 7.6. et figure 7.3.). Cela traduit le remplacement du chêne par d’autres essences dans la régénération. Sans mesure de gestion adaptée, les chênaies devraient donc évoluer naturellement vers des peuplements de composition davantage mélangée.

Calcul de la proportion moyenne de surface terrière

Pour réaliser le tableau 7.6. et la figure7.3. une procédure de calcul en plusieurs étapes a été suivie.

Les surfaces terrières à l’hectare (GHA) de l’ensemble des arbres sont tout d’abord sommées par unité d’échantillonnage (U.E.), par essence (chêne d’une part, « autres essences » d’autre part) et par catégorie de grosseur.

Ensuite, chaque somme obtenue est divisée par la somme des GHA par U.E. et par catégorie de grosseur. Les valeurs obtenues sont des pourcentages de surface terrière (PCGHA).

Après cela, des moyennes de PCGHA sont calculées par essence et catégorie de grosseur à travers toutes les U.E. En procédant de cette manière, on donne le même poids à chaque U.E. quel que soit son GHA total. Le résultat obtenu à ce stade ci est présenté au tableau 7.6.

Finalement, pour obtenir les valeurs qui ont permis de créer la figure 7.3., par catégorie de grosseur, chaque PCGHA moyen est divisé par la somme des PCGHA moyens de chaque « essence » ou groupe d’essences de la catégorie de grosseur de manière à avoir la proportion pour chaque « essence » ou groupe d’essences.

Il est connu que la chênaie connaît des problèmes de régénération de ses peuplements. L’analyse des données de 1984 avait montré un déficit considérable au niveau des tiges de faible grosseur d’où l’intérêt de connaître l’évolution de la situation depuis cette époque. L’histogramme présenté à la figure 7.5. permet de comparer les données de 2008 d’une part, avec celles de 1984 et, d’autre part, avec une situation considérée comme « idéale » élaborée à partir d’un terme d’exploitabilité de 240 cm de circonférence et d’une surface terrière moyenne globale de 15 m²/ha. Cette situation de référence correspond à une surface terrière de 1,4 m²/ha pour les différentes classes de grosseur échelonnées entre 20 et 240 cm de circonférence. Elle est matérialisée par une ligne droite horizontale (figure 7.5.).

Le déséquilibre entre les classes de grosseur apparaît de manière plus flagrante encore qu’en 1984 avec une large domination des classes comprises entre 80 et 160 cm et un déficit énorme d’arbres de petites dimensions (tableau 7.7.).

On peut même parler d’excédent pour les classes de grosseur au-delà de 80 cm de circonférence. Par contre, les classes de grosseur les plus faibles sont largement déficitaires ce qui, à long terme, entraînera une inévitable pénurie de bois d’oeuvre. Cette situation n’est pas nouvelle. Un constat similaire avait déjà été dressé en 1984 et l’allure de l’histogramme ne s’est pas modifiée. On observe simplement un glissement vers les gros bois consécutif à la croissance des arbres entre les deux campagnes de mesures.

Si on peut considérer que la disponibilité en bois d’oeuvre de chênes est garantie jusqu’à la fin du siècle, eu égard à l’abondance actuelle de bois de dimensions moyennes (on estime l’accroissement annuel moyen à 1cm/an ; donnée non présentée), il est inéluctable qu’à cette période succédera une phase de recul sensible de l’offre en grumes de chêne, transitoire si des mesures destinées à corriger le déficit en régénération sont rapidement mises en oeuvre, définitive en leur absence. On pense en particulier à une sylviculture favorable à la régénération naturelle ou au recours à la plantation.

Les chênes indigènes et le hêtre sont souvent associés pour former des peuplements où la proportion de chaque essence est très variable. Comme nous l’avons montré lors de l’analyse des hêtraies et des chênaies, lorsqu’une de ces essences domine, c’est de manière nette.

Parmi les multiples peuplements mélangés formés principalement d’essences feuillues, le mélange hêtre-chêne occupe une place particulière car il est de loin le plus fréquent.

Le mélange hêtre-chêne couvre une surface totale de 21.150 ha ce qui représente 5 % de la surface forestière productive wallonne (tableau 7.8.) et 8 % de la surface productive feuillue.

En progressant du nord au sud de la Wallonie, le Condroz est la première région qui en compte une surface significative. C’est dans la Région jurassique que ce type de peuplement constitue la plus grande part de la surface forestière productive (9 %) contre 5 % en Ardenne où se trouve la majorité de sa surface (61 %) (tableau 7.8.).

Comme en témoigne le tableau 7.9., il existe globalement un équilibre entre ces deux essences au sein des peuplements qu’elles forment. On notera toutefois une présence plus prononcée du hêtre dans les peuplements de la Région jurassique et une légère prédominance du chêne dans le Condroz et en Famenne.

Les mélanges hêtres-chênes se présentent le plus souvent sous la forme de futaies (tableau 7.10.) (79 % de la surface et 80 % du volume sur pied) qui appartiennent principalement à des propriétaires publics (80 %).

La représentation du chêne au sein des peuplements qu’il forme avec le hêtre varie sensiblement en fonction de la catégorie de grosseur. Il est nettement sous représenté dans les catégories inférieures à 100 cm (figure 7.6.) tandis qu’il domine dans les catégories de grosseur de 100 à 200 cm. Au-delà de cette circonférence la représentation des deux essences est assez similaire.

La faible présence du chêne dans les catégories de grosseur les plus basses renforce le constat déjà réalisé que cette essence éprouve davantage de difficultés à se régénérer que le hêtre. Dans ces conditions, il est probable que le hêtre supplante progressivement le chêne dans les peuplements où les deux essences cohabitent.

Les peuplements de feuillus nobles, qui ne comprennent pas le mélange hêtre – chêne, couvrent 38.650 ha (8 % de la surface forestière productive wallonne) et totalisent plus de 7 millions de m³ de bois sur pied (tableau 7.11.). Le Condroz est de loin la région naturelle où ils sont les mieux représentés. 41 % de la surface des peuplements de feuillus nobles de Wallonie s’y trouvent et ils y représentent pas moins de 25 % de la surface forestière productive. Leur présence en Ardenne est par contre assez faible.

En termes de régime, même si les peuplements constitués de feuillus nobles sont majoritairement des taillis sous futaie, l’écart avec les futaies n’est pas très important (respectivement 56 % et 44 % de la surface) (tableau 7.12.).

Les futaies appartiennent pour 38 % à des propriétaires publics, une proportion assez proche de celle que l’on observe pour les taillis sous futaie (36 %).

Les peuplements gérés en taillis sous futaie se distinguent toutefois de ceux qui le sont en futaie et ce à plusieurs égards. Ainsi, ces derniers sont plus denses et les arbres y sont en moyenne de moins grosses dimensions. Les futaies sont également moins riches en chêne et en frêne que les taillis sous futaies (tableau 7.12.).

Les peuplements de feuillus nobles sont assez largement dominés par le chêne et le frêne (tableau 7.12.) mais, dans les plus petites classes de grosseur, l’érable sycomore représente une part significative de la surface terrière. Sa proportion évolue inversement à celle des chênes indigènes en diminuant lorsqu’on progresse dans les classes de grosseur (figure 7.7.). Un constat similaire à celui qui avait été réalisé au niveau des chênaies et des peuplements mélangés hêtre-chêne est valable également dans ce cas : les tiges de chêne de faible circonférence y sont rares, ce qui confirme le problème de régénération déjà observé pour cette essence.

Malgré une prépondérance indéniable du frêne (les peuplements où le frêne est une des essences principales représentent plus d’un tiers des peuplements de feuillus nobles, figure 7.8.), les peuplements regroupés sous l’appellation « feuillus nobles » présentent des combinaisons d’essences extrêmement variables. On constate ainsi que les trois principaux types de mélange constituent moins de 50 % de la surface totale de feuillus nobles. Cette variabilité inter-peuplements se marque également en leur sein. La proportion de peuplements purs ou quasi purs est en effet inférieure à un tiers (32 %) et, en termes de structure, les peuplements multi-étagés sont majoritaires.

La régénération naturelle est présente dans 29 % des peuplements de feuillus nobles (11.250 ha) avec un taux de recouvrement de 45 % en moyenne (données non présentées). Les essences les plus régulièrement rencontrées au sein de la régénération sont respectivement l’érable sycomore (21%), le frêne (17%) et le hêtre (12%) (données non présentées). La régénération naturelle des chênes indigènes est par contre plus rare et plus dispersée (7 % des peuplements ; donnée non présentée).

En termes de dimensions des tiges composant cette régénération, les individus les plus petits (hauteur < 1,50 m) sont les plus fréquents (22 % des peuplements). 16 % des U.E. contiennent des brins de 150 cm de haut dont la circonférence est inférieure à 10 cm (fourrés) tandis que 12 % comportent des tiges dont la circonférence est comprise entre 10 et 20 cm (gaulis).

La peupleraie est une formation boisée atypique rencontrée le plus souvent en zone agricole. Des peupliers sont cependant parfois plantés en forêt pour enrichir les peuplements, mais ils forment rarement des « peupleraies » stricto sensu. Cette singularité parmi les formations boisées wallonnes justifie que l’on s’y attarde malgré la faible surface qu’elles couvrent (9.650 ha).

Les peupleraies représentent globalement 2 % de la surface forestière productive totale de Wallonie et totalisent un volume sur pied d’un peu moins de 2,1 millions de m³. On les rencontre dans toutes les régions naturelles (tableau 7.13.) mais elles ne couvrent une surface significative que dans le Condroz et surtout en Région limoneuse où elles constituent près d’un quart de la surface forestière.

La plupart des peupleraies sont détenues par des propriétaires privés (88 % ; section 5.1. – tableau 5.3.) et se présentent le plus souvent sous la forme de futaie à 1 étage (45 % ; figure 7.9.). On observe cependant fréquemment un taillis en sous-étage (41 % de la surface de peupleraie est concernée) (figure 7.9.). Les autres peupleraies se présentent, quant à elles, sous la forme de peuplements à 2 étages.

La composition spécifique de la végétation installée sous le couvert de certaines peupleraies est fortement variable. En effet, aucune essence n’est présente dans plus de 25 % des peuplements multi-étagés. Cette diversité globale ne s’accompagne toutefois pas d’une diversité locale. En effet, Au sein du 2nd étage des futaies à 2 étages, des essences peuvent régulièrement représenter seules 80 % ou plus de la surface terrière. Par contre, au niveau du taillis, une essence ne constitue jamais plus de 70 % de la surface terrière. De plus, le nombre d’essences différentes rencontrées est plus élevé en taillis (données non présentées).

En termes de fréquence, que le sous-étage se présente sous la forme de taillis ou de futaie, le frêne et l’érable sycomore sont les essences les plus souvent observées.

La pérennité de la peupleraie en Wallonie peut, dans une certaine mesure, être appréciée grâce à l’examen de la répartition par classe d’âge des surfaces couvertes (figure 7.10.). Malheureusement, la faiblesse des surfaces concernées ne permet pas de définir cette répartition de manière précise, d’autant plus que l’âge de 700 ha de peupleraie inventoriés n’a pu être défini. Les valeurs fournies permettent néanmoins de dégager quelques tendances. On constate ainsi une relative rareté des peupleraies de plus de 40 ans (due au terme d’exploitabilité généralement appliqué pour ce type de peuplement). Il semblerait également que les peupleraies continuent à être plantées bien qu’une réduction progressive des surfaces concernées soit observée.

En termes de composition, la diversité rencontrée au sein des peuplements forestiers wallons est telle, surtout au niveau des essences feuillues, qu’il est impossible de traiter spécifiquement tous les types de mélange. Comme bon nombre d’entre eux couvrent une surface trop faible pour être suffisamment bien pris en compte par l’IPRFW, il a été décidé de les rassembler sous le vocable autres peuplements feuillus (parfois simplement appelé autres feuillus).

Ensemble, les autres peuplements feuillus couvrent près de 46.000 ha (10 % de la surface forestière productive wallonne) et totalisent un volume sur pied de près de 7,8 millions de m³ (tableau 7.14.). Cela représente une expansion de leur surface de plus de 50 % par rapport à la situation de 1984 où ils s’étendaient sur 30.000 ha.

Bien qu’ils soient présents dans toutes les régions de manière significative, leur distribution entre les régions naturelles n’est pas homogène. C’est dans les régions sablo-limoneuse et limoneuse que les autres peuplements feuillus constituent la plus grande part des peuplements forestiers (respectivement 22 % et 26 %), tandis qu’en Ardenne, qui en compte la plus grande étendue, ils représentent 7 % des peuplements.

Les autres peuplements feuillus sont majoritairement détenus par des privés (57 % de la surface) et, en termes de régime, on constate une légère prédominance des taillis sous futaie (tableau 7.15.).

Les mélanges d’essences regroupés au sein des autres peuplements feuillus sont très divers, les trois principaux types de mélange ne formant que 30 % de la surface totale (figure 7.11.). On remarquera toutefois qu’en termes de composition spécifique, les bouleaux (verruqueux et pubescents confondus) et dans une moindre mesure les chênes indigènes constituent ensemble un peu plus de 50 % de la surface terrière globale des peuplements. Les chênes sont rencontrés plus fréquemment au sein des peuplements mais comptent globalement moins d’individus mesurés que les bouleaux.

Les proportions de bouleaux et de chênes sont fortement variables en fonction de la classe de grosseur considérée (figure 7.12.). Ces deux essences affichent en effet une évolution inverse de leur proportion (en termes de surface terrière relative) selon la grosseur des arbres.

Les taillis se présentent sous deux faciès distincts. Le premier est le taillis simple dans lequel l’ensemble des cépées qui forment le taillis constituent un peuplement à part entière. Le second regroupe tous les éléments de taillis qui croissent sous le couvert d’une futaie. Les peuplements concernés sont le taillis sous futaie et la futaie sur taillis, par facilité, ils sont parfois regroupés sous l’appellation taillis avec futaie dans la suite de la section 7.7.

Globalement, la surface forestière où le taillis est installé se répartit comme suit : 13 % de taillis simples, 39 % de futaie sur taillis et 48 % de taillis sous futaie (données non présentées).

En termes de capital ligneux sur pied, la proportion du volume global incombant au taillis simple atteint 38 %, tandis que le taillis du taillis sous futaie et celui de la futaie sur taillis constituent respectivement 50 % et 12 % du volume (figure 7.13.). Ces volumes ne prennent en compte que les tiges ayant atteint le seuil d’inventaire de 20 cm de circonférence.

Davantage d’informations générales sur le taillis sont fournies à la section 5.1. (surfaces, volumes, répartition spatiale), la présente section se limitant à analyser la composition et la structure des taillis.

Taillis simple

Les combinaisons d’essences rencontrées dans les taillis simples sont assez diversifiées. C’est ainsi que les trois principaux types de taillis, dominés respectivement par les chênes indigènes, les bouleaux (verruqueux et pubescent confondus) et les feuillus nobles (hors chênes et hêtre), représentent moins de 45 % de la surface totale (tableau 7.16.). L’analyse plus détaillée de la composition des taillis simples est rendue délicate par les surfaces peu étendues qu’il occupe à l’échelle de la Wallonie. Quelques tendances sont néanmoins présentées ci-dessous mais doivent être considérées avec précaution.

Les taillis simples dominés par les chênes couvrent une surface assez proche de celle où les bouleaux sont prépondérants mais, en termes de volume sur pied, une différence assez marquée semble exister (tableau 7.17.). Ces deux types de taillis présentent par ailleurs la particularité d’être quasi purs, l’essence principale constituant 90 % de leur surface terrière totale. Les autres taillis, qui sont composés de peuplements de feuillus nobles et d’autres mélanges feuillus, sont logiquement plus diversifiés.

La circonférence moyenne des tiges ayant atteint le seuil de mesure de 20 cm de circonférence rencontrées en taillis simple est de 39 cm et la quasi-totalité des peuplements est caractérisée par une grosseur de tige moyenne inférieure à 50 cm (tableau 7.18.).

Taillis avec futaie

Près du quart de la surface productive wallonne (116.500 ha) comprend du taillis avec futaie. En termes de volume, ces taillis totalisent près de 3,3 millions de m³ (tableau 7.19.), ce qui représente 3 % du capital sur pied total des peuplements forestiers de Wallonie, soit aussi 1,2 millions de m³ de plus qu’en taillis simple.

En termes de composition, les chênes indigènes et les bouleaux ont tendance à dominer le taillis simple (figure 7.14.). Lorsque la futaie est présente, le charme, plus tolérant à l’ombrage tend à prendre l’ascendant (tableau 7.20.).

Même si sa surface a sensiblement régressé depuis 1984 (30.400 ha en moins), la pessière constituent toujours, avec plus de 163.000 ha, le type de peuplement le plus étendu (35 % de la surface productive totale et 73 % de la forêt résineuse) et la principale source de matériel ligneux de la forêt wallonne (41 % du volume sur pied total) (section 5.1. - tableau 5.3. ; section 5.2. - tableau 5.11.).

La pessière est essentiellement présente en Ardenne (90 % de sa surface et de son volume sur pied son situés dans cette région) où elle représente 52 % des peuplements. Dans les autres régions, à l’exception de la Région jurassique où elle occupe 20 % de la surface forestière productive, elle en constitue rarement une part importante (tableau 7.21.).

Les pessières sont majoritairement détenues par des propriétaires particuliers (57 %). Cette prépondérance de la propriété privée n’est cependant pas observée au niveau des peuplements les plus âgés (tableau 7.23.). A l’examen de la répartition de la surface par type de propriétaire au niveau des différentes classes d’âges (figure 7.15.), il apparaît qu’à partir de 50 ans, les peuplements sont principalement publics, la proportion de peuplements privés régressant progressivement avec l’âge. Ceci a pour conséquence que 66 % du volume de bois en pessières de 50 ans et plus (ces peuplements totalisent 43 % du volume total) sont détenus par des propriétaires publics (tableau 7.24.). La proportion de volume située en forêt publique passe même à 82 % pour les peuplements de 70 ans et plus. Si on s’intéresse aux pessières les plus jeunes (moins de 30 ans), on constate qu’elles relèvent surtout de plantations privées (tableau 7.23.).

Les régénérations naturelles d’épicéa, quant à elles, ne couvrent pas une surface significative en Wallonie même si elles sont régulièrement rencontrées au-dessus de 500 m d’altitude.

En termes de structure et de composition, les pessières sont des peuplements denses à très denses avec une surface terrière moyenne de 39 m²/ha et un volume moyen de 419 m³/ha (tableau 7.22.). Ils se présentent presque tous sous la forme de futaies équiennes avec exploitation en coupes rases dont l’étendue totale atteignait 9.800 ha (donnée non présentée) à l’époque de l’inventaire.

Comme défini précédemment, une pessière est composée d’au moins 80 % d’épicéa (en termes de surface terrière) au niveau de l’étage dominant. On observe malgré tout très peu de peuplements où les essences compagnes sont significativement représentées. Au sein de la pessière, la proportion de l’épicéa en surface terrière est de ce fait, en moyenne, proche de 99 % (tableau 7.22.).

La figure 7.16., qui présente la répartition des surfaces selon l'âge des peuplements, met en évidence l'importance des pessières âgées de 30 à 50 ans (33 % de l'ensemble), héritage des plantations massives des années 1960 – 1970 et ce surtout en forêt privée, ainsi qu’un recul significatif de l’étendue des pessières de 10 à 30 ans. On note par ailleurs que les plantations de moins de 10 ans dépassent le niveau des 20.000 ha mais à raison de 69 % en privé (tableau 7.23.), à la suite du reboisement de zones de chablis des grandes tempêtes de 1990 ou de peuplements récoltés. A l'opposé, les pessières âgées de plus de 60 ans se trouvent en forte majorité en propriétés publiques.

La répartition du capital sur pied par classe d’âge adopte une allure similaire à celle observée pour les surfaces (tableau 7.24.), avec une accumulation entre 30 et 50 ans à hauteur de 48 % du matériel ligneux en épicéa.

L'exposé de ces chiffres conduit à une première constatation: compte tenu de sa structure et de sa croissance, la pessière est actuellement et sera encore durant quelques années (on pourrait évoquer l'horizon 2025) dans une phase de production soutenue. Ensuite, alors que le capital des peuplements de plus de 30 ans à l’heure actuelle sera toujours en phase de production, l'approvision-nement ne pourra plus être maintenu à ce niveau en raison de la réduction des surfaces plus jeunes. On peut dès lors comprendre l'inquiétude des industriels. L'épicéa constitue pour eux l'essence quasi-exclusive dans l'approvision-nement notamment des lignes de sciage dont les capacités de production ont été multipliées par 2,75 au cours des 20 dernières années.

Pessière de 50 ans. PHOTO : DELPHINE BET

En outre, les étendues occupées par les pessières ne cessent de se restreindre depuis le début des années 1980 (tableau 7.23.), époque depuis laquelle elles ont perdu plus de 30.000 ha soit plus de 15 % de leur surface initiale au rythme moyen d'environ 1.300 ha par an.

L'allure des répartitions en 1984 et 2008 permet de visualiser le vieillissement de la pessière et notamment la "disparition" des sommets des classe d'âge de 10 à 30 ans en 1984, qui se retrouvent, érodés, dans les classes actuelles de 30 à 50 ans (figure 7.16.).

Ce vieillissement qui a amené ces jeunes peuplements dans une phase de production soutenue, est par ailleurs un facteur essentiel dans l'augmentation du capital sur pied (4,5 millions de m³, soit une hausse de 10 % si on considère l’ensemble de la pessière) constatée entre 1984 et 2008 malgré le recul des surfaces durant la même période. Il est également, avec la capitalisation de matériel dans ces classes d'âge et le maintien sur pied de peuplements jusqu'à un âge avancé (plus de 11.000 ha de pessières publiques sont âgées de plus de 70 ans), à l'origine des volumes considérables qui alimentent aujourd'hui le marché de l'épicéa et qui, à moyen terme, se réduiront progressivement.

Pour la période de 1994 à 2000, l’accroissement annuelle de l’épicéa s'élevait à 2,1 millions de m³ dont 916.000 m³ en bois publics. Dans le même temps, la récolte, estimée à 2,4 millions de m3 par année (dont 1 million de m³ en bois publics), soit 113 % de l'accroissement, dépassait la croissance et entamait le capital. Ce taux de prélèvement important trouve entre autres son origine dans la réalisation de pessières âgées maintenues sur pied au-delà du terme "normal" d'exploitation (variant de 55 à 70 ans selon les niveaux de productivité) et dans la récolte des premiers peuplements issus des vagues de plantation des années 1950 à 1970.

A titre de comparaison, la capacité annuelle de transformation des scieries résineuses s'élevait en 2010 à 3,3 millions de m3 et l'épicéa représentait 76 % du volume de grumes débité.

A l’heure actuelle, grâce aux mesures réalisées dans le cadre du 2nd cycle de l’IPRFW, de nouvelles estimations de l’accroissement sont disponibles. Elles sont basées sur la comparaison des mesures effectuées entre 2001 et 2005 avec celles réalisées entre 2008 et 2012. L’accroissement moyen périodique de l’épicéa est de 2,1 millions de m³ par an (875.000 en bois public). Par contre, le volume moyen des prélèvements est passé à 2,8 millions de m³ par an, soit un taux de prélèvement de 134 %. Les valeurs d’accroissement calculées grâce aux données du 2nd cycle sont présentées en détails au chapitre 18.

Avec les 13.950 ha qu’elles couvrent en Wallonie, les douglasaies représentent 3 % de la surface forestière productive totale (tableau 7.25.) et 6 % des seuls peuplements résineux (section 5.1. – tableau 5.3.). Le volume de bois sur pied global est quant à lui proche de 3,2 millions de m³ (5 % du volume résineux total).

Les douglasaies sont essentiellement localisées en Ardenne (73 % de leur surface). On les rencontre également en Famenne (13 %) où elles constituent la même proportion de la surface forestière productive qu’en Ardenne. Elles sont par contre très rares dans les Régions sablo-limoneuse, limoneuse et jurassique (tableau 7.25.). On observe également qu’elles sont plus fréquemment la propriété de particuliers (55 %) (tableau 7.26.).

La présence d’autres essences que le douglas est exceptionnelle en douglasaie dont le degré de pureté est particulièrement élevé, le douglas constituant en effet près de 98 % de la surface terrière (tableau 7.26.).

Depuis le début des années 80, les peuplements purs de douglas se sont étendus de manière sensible (+ 3400 ha). Cette tendance à l’augmentation se marque au niveau de la distribution de la surface des douglasaies par classe d’âge (figure 7.17.). L’inventaire de 1984 avait montré une forte prépondérance des très jeunes peuplements (91 % de la surface étaient à cette époque constitués de peuplements de moins de 30 ans). Depuis lors, les peuplements ont vieilli et, dans le même temps, l’effort de plantation s’est maintenu, surtout en forêt privée. Actuellement, les peuplements de moins de 10 ans sont les mieux représentés et 94 % de la surface des douglasaies sont âgés de moins de 50 ans (tableau 7.27.). L’âge moyen relativement faible des peuplements ainsi que la surface couverte, qui demeure encore assez limitée, expliquent pourquoi l’étendue des coupes à blanc n’est pas significative pour ce type de peuplement.

En termes de matériel sur pied, les peuplements de moins de 50 ans comporteraient près de 90 % du volume total (tableau 7.28.). Malheureusement, la relative imprécision des valeurs estimées n’autorise qu’à évoquer des tendances. La répartition du matériel ligneux entre forêts privées et publiques apparaît, pour le moment, équilibrée (tableau 7.27.).

Encore marginaux au début des années 80, les peuplements mélangés épicéa-douglas ont depuis lors vu leur surface plus que tripler pour atteindre 8.850 ha. Cette surface, qui reste néanmoins très limitée par rapport aux principaux types de peuplement wallons, est presque exclusivement située en Ardenne (tableau 7.29.) où ce type de mélange représente environ 3 % des forêts productives. En termes de volumes, il totalise plus de 1,3 millions de m³. Il est toutefois difficile de fournir des valeurs précises étant donné la faible étendue concernée.

Les peuplements possèdent une surface terrière moyenne assez proche de celle que l’on rencontre en douglasaie mais les tiges sont moins grosses et plus nombreuses (tableau 7.30.). Ces différences s’expliquent principalement par l’âge des peuplements mélangés épicéa-douglas qui est en moyenne plus faible que celui des douglasaies. La présence d’épicéas y contribue également.

L’examen du tableau 7.31. et de la figure 7.18. nous indique que près des deux tiers des peuplements ont moins de 20 ans et qu’ils sont majoritairement situés en forêt privé.

Les peuplements plus âgés sont trop rares (surtout au-delà de 50 ans) ce qui entraîne un manque de fiabilité de l’estimation des surfaces qu’ils occupent.

Épicéa et douglas sont globalement présents dans des proportions similaires au sein des peuplements et la présence d’autres essences est pratiquement nulle (tableau 7.30.). Il semblerait que cet équilibre entre le douglas et l’épicéa soit conservé quelle que soit la classe d’âge avec malgré tout une légère prépondérance de l’épicéa en-dessous de 10 ans. Les surfaces concernées sont néanmoins trop faibles au-delà de 20 ans pour permettre de dégager plus que de simples tendances. On notera également que tous les peuplements où l’épicéa a progressivement été exploité au fil des éclaircies successives pour laisser la place au douglas (peuplement objectif), comme c’est généralement le cas, sont considérés comme des douglasaies à part entière et ne sont donc pas comptabilisés ici.

Depuis la vague de plantations survenue dans les années 1950 et 1960, les forestiers se tournent de moins en moins vers le mélèze lors de nouvelles plantations. Ce désintérêt a surtout touché le mélèze du Japon, le mélèze hybride lui ayant été préféré lors des dernières plantations. La surface occupée par les mélèzières en Wallonie a stagné dans un premier temps pour ensuite de plus en plus se réduire.

Alors qu’elles couvraient encore 9.600 ha environ en 1984, leur surface actuelle atteint à peine 7.550 ha pour un volume global de bois sur pied d’environ 1,8 millions de m³ (tableau 7.32.). En termes de localisation, les seules régions naturelles qui présentent une surface significative de mélèzière sont l’Ardenne (65 % de la surface de la mélèzière) et le Condroz (19 %).

Les mélèzières actuelles sont en pleine phase de production ou déjà vieillissantes. Les jeunes peuplements en devenir sont extrêmement rares, le mélèze n’étant pratiquement plus planté depuis les dernières subventions à la plantation de douglas et de mélèzes datant de la fin des années 90. Les peuplements actuels ont ainsi presque tous un âge compris entre 20 et 60 ans (figure 7.19.), 62 % des peuplements ayant un âge allant de 30 à 50 ans (donnée non présentée). Ces derniers sont majoritairement détenus par des propriétaires privés (56 % ; donnée non présentée).

On notera que la surface terrière (25 m²/ha) de ces peuplements est en moyenne nettement moins élevée qu’en pessière (39 m²/ha) ou qu’en douglasaie (37 m²/ha) (tableau 7.33.), ce constat s’expliquant par le tempérament héliophile de l’essence même si beaucoup de peuplements de mélèzes s’avèrent être insuffisamment éclaircis.

Les futaies de mélèzes se caractérisent également par une grande pureté. Les essences compagnes comme l’épicéa commun et le hêtre atteignent à peine quelques pourcents de la surface terrière des peuplements (tableau 7.33.).

De manière encore plus marquée que pour la mélèzière, la pineraie est un type de peuplement vieillissant en Wallonie (89 % des peuplements sont âgés d’au moins 40 ans ; donnée non présentée). Le pin n’est en effet pratiquement plus planté à l’heure actuelle.

Au total, la pineraie capitalise près de 3 millions de m³ de bois sur pied et couvre 12.600 ha, soit 31 % de surface en moins qu’au début des années 1980.

La pineraie se répartit principalement entre l’Ardenne (43 %), la Famenne (19 %) et le Condroz (16 %) mais, elle est également présente de manière significative en Région jurassique (10 %). Sa représentation par rapport à l’ensemble des peuplements forestiers est assez similaire d’une région à l’autre (tableau 7.34.) à l’exception de la Région sablo-limoneuse, mais la surface concernée ne peut être précisément estimée.

Les peuplements de pins sont principalement détenus pas des propriétaires publics (61 % de la surface ; section 5.1. – tableau 5.3.).

En raison du caractère héliophile du pin et de l’âge moyen sensiblement plus élevé que celui des autres types de peuplements résineux, les pineraies forment généralement des futaies plus claires (la surface terrière est de 28 m²/ha et le nombre de tiges à l’ha semble peu élevé ; tableau 7.35.). Sous ce couvert léger, s’installe (ou est installé par plantation) régulièrement un sous-étage (34 % des peuplements sont concernés ; donnée non présentée). C’est ainsi qu’en termes de pureté des peuplements, lorsque l’on considère tous les étages, les pins atteignent un peu plus de 80 % de la surface terrière totale (tableau 7.35.). Le pin sylvestre étant de loin le mieux représenté (69 %).

On trouve principalement 3 espèces de pin en Wallonie : le pin sylvestre, le pin noir d’Autriche et le pin noir de Corse. Alors que le premier, qui est de loin le plus fréquent, occupe toutes les régions naturelles, le pin noir d’Autriche se rencontre essentiellement en Famenne (Calestienne). Le pin noir de Corse quant à lui se trouve généralement hors Ardenne. Les peuplements où le pin sylvestre représente l’essence principale constituent 85 % des pineraies et les deux autres essences se partagent de manière égale les 15 % restants (figure 7.20.). A l’échelle du peuplement, l’étage dominant de la pineraie est rarement composé de plusieurs espèces de pin. Il est même exclusivement composé d’une seule essence dans 63 % des cas (donnée non présentée).

Logiquement, un sous-étage se rencontre d’autant plus souvent que l’âge du peuplement est élevé (figure 7.21.). Sa composition ne peut être définie avec précision étant donné la faible surface concernée par les pineraies sous-étagées mais, le hêtre et les chênes indigènes semblent en constituer les essences principales. On y rencontre également les bouleaux et l’épicéa commun (tableau 7.36.).

Les autres peuplements résineux regroupent d’une part des peuplements purs d’essences résineuses peu représentées en Wallonie et, d’autre part, des peuplements constitués d’essences résineuses diverses en mélange, soit entre elles, soit avec du feuillu, ce dernier représentant dans ce cas moins de 50 % de la surface terrière. Globalement, ces peuplements s’étendent sur 16.850 ha (tableau 7.37.) alors qu’ils couvraient seulement 10.900 ha en 1984 (donnée non présentée). Ils sont principalement localisés en Ardenne (66 % de leur surface) et dans le Condroz (14 % de la surface), où ils constituent 4 % de la surface forestière productive de la région. Avec la Famenne, ces régions sont les seules où les autres peuplements résineux couvrent une surface significative.

Au niveau du matériel ligneux, ces peuplements totalisent un volume de bois sur pied qui s’élève au total à plus de 4,7 millions de m³ (tableau 7.37.), soit 8 % du volume global de bois résineux.

Les autres peuplements résineux se répartissent de manière équilibrée entre propriétés privées et publiques. En termes de structure, les peuplements se présentent le plus souvent sous la forme de futaies équiennes à 1 étage (62 % de la surface ; donnée non présentée). Leur surface terrière est en moyenne de 31 m²/ha et leur volume de 330 m³/ha, des valeurs intermédiaires entre celles des pessières et douglasaies d’une part et celles des pineraies et mélèzières de l’autre (tableau 7.38.).

Contrairement à la structure, une diversité relativement importante est observée au niveau de la composition des autres peuplements résineux. Il faut toutefois constater que l’épicéa est omniprésent et constitue la base de la plupart des mélanges.

Les peuplements dominés par l’épicéa représentent en effet plus d’un tiers de l’ensemble des autres peuplements résineux (figure 7.22.). Il totalise à lui seul 42 % du volume des résineux et 35 % du volume de l’ensemble des essences feuillues et résineuses (données non présentées). Les peuplements mixtes résineux-feuillus représentent 22 % de la surface mais le volume sur pied des essences feuillues reste globalement assez faible (tableau 7.39.).