Le chapitre précédent s’est attaché à décrire les différents types de peuplements qui composent la forêt wallonne, l’objectif est ici de compléter cette information en raisonnant à l’échelle de l’essence. Certaines essences sont en effet plus fréquemment que d’autres rencontrées dans des types de peuplements différents. Des essences comme l’épicéa commun ou bien le peuplier noir sont généralement dominantes dans les peuplements où on les trouve (tableaux 8.1. et 8.2.) contrairement à l’érable sycomore, au frêne ou aux bouleaux qui jouent très fréquemment le rôle d’essences accompagnatrices.
Globalement, la forêt wallonne est dominée par l’épicéa, le chêne (les deux chênes indigènes confondus) et le hêtre (tableau 8.1., figure 8.2.). Néanmoins, ces essences ne sont pas toujours dominantes (c’est-à-dire qu’elles ne constituent pas au moins 50 % de la surface terrière de l’étage principal) dans les peuplements qu’elles occupent. L’épicéa est incontestablement l’essence la plus souvent dominante dans les peuplements où il est présent. C’est le cas pour 87 % d’entre eux. A titre de comparaison, le chêne et le hêtre sont dominants dans respectivement 57 % et 50 % des peuplements où ils sont observés.
En termes de volume bois fort total, le chêne est proche d’un capital sur pied de 25,3 millions m³, volume nettement supérieur à celui du hêtre (16,8 millions de m³) mais bien loin derrière les 48,9 millions de m³ que totalise l’épicéa commun (tableau 8.3.).
Les autres essences, qu’elles soient feuillues ou résineuses, sont nettement moins représentées (tableau 8.2.).
D’une essence à l’autre, la répartition du volume par catégories de grosseur varie, comme d’ailleurs la proportion du bois de branches dans le volume total. Dans le cadre de l’inventaire, différents types de volumes sont déterminés (voir section 4.1.). Les valeurs de volume obtenues pour les principales essences en fonction de la circonférence mesurée à 1,50 m au-dessus du sol sont quant à elles présentées au tableau 8.3. pour les feuillus et au tableau 8.4. pour les résineux.
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Le hêtre est l’essence feuillue qui capitalise la plus grande part de son volume au niveau des arbres de 180 cm de circonférence et plus (37 %) (figure 8.1.). A titre de comparaison, cette proportion est de 24 % chez le chêne. On remarque aussi que plus de 50 % du volume de frêne sont constitués de tiges de moins de 120 cm de circonférence.
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En ce qui concerne les résineux, l’épicéa commun représente 81 % du matériel ligneux ; les classes de grosseur sous le seuil de 120 cm de circonférence comptabilisent ensemble près de 37 millions de m³ et totalisent 75 % du volume des épicéas (tableau 8.4.).
La deuxième essence résineuse en termes d’importance, le douglas, ne totalise en effet qu’environ 4,4 millions de m³. On ne le trouve pratiquement qu’en peuplement pur ou en mélange avec l’épicéa commun.
Le pin sylvestre et les mélèzes, avec un volume compris entre 2 et 3 millions de m³ (figure 8.2.) complètent le groupe des principales essences résineuses wallonnes.
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La répartition de l’épicéa commun par classe de grosseur montre la prépondérance des tiges de circonférence comprise entre 60 et 120 cm (figure 8.3.).
L’allure des répartitions permet de visualiser un accroissement de la proportion du volume des tiges de circonférence de 70 et 120 cm durant la période de 1984 à 2008. Une diminution de la proportion du volume des petits bois est également constatée. Ce constat de vieillissement est plus marqué en forêt bénéficiant du régime forestier, où la proportion du volume représentée par les arbres de plus de 120 cm atteint 36 % du volume alors qu’en forêt privée cette proportion n’est que de 13 %. Les tiges de moins de 60 cm de circonférence sont également moins représentées en forêt publique (figure 8.3.).
En ce qui concerne le Douglas, les arbres de circonférence comprise entre 60 et 120 cm apparaissent également les mieux représentés en termes de volume (figure 8.4.). La similitude avec la situation observée pour l’épicéa se marque également au niveau du volume des tiges de faible grosseur qui est très réduit. Il faut cependant considérer ces constats avec prudence, le nombre de peuplements inventoriés étant de nouveau trop faible pour fournir des résultats par classe de grosseur suffisamment fiables.
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Bien que les taillis soient en régression, on compte encore 131.050 ha de peuplements (27 %) avec du taillis qu’il soit sous le couvert d’une futaie ou non. Le taillis simple représente 3 % de la surface de l’ensemble des forêts productives, tandis que le taillis sous futaie et la futaie sur taillis en constituent ensemble 23 %.
Le charme, les chênes indigènes, les bouleaux et dans une moindre mesure l’érable sycomore sont les essences les plus fréquemment rencontrées sous forme de cépées (tableau 8.5.). D’un type de régime à l’autre l’importance relative de ces essences est toutefois fort différente. C’est ainsi que le taillis de chêne est assez rare au sein des taillis sous futaie alors qu’il est le plus fréquent au niveau du taillis simple. Pour le charme, on observe plutôt la tendance inverse avec une large majorité des cépées se développant en taillis sous futaie bien qu’une représentation relativement importante soit notée en taillis simple. Le charme constitue 40 % du volume de taillis en taillis sous futaie et 28 % en taillis simple où le chêne représente 31 %. En ce qui concerne les bouleaux, leur volume s’élève à 13 % du volume total du taillis. A titre de comparaison, pour ce qui regarde la futaie, le volume de bouleau représente 2 % du volume total. Eu égard à la faiblesse des volumes concernés et à la dispersion plutôt importante des peuplements, il est difficile de les estimer avec précision. Les chiffres présentés ont dès lors uniquement valeur indicative.
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Taillis simple de charme. PHOTO : PIERRE FLORKIN
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