Gérer durablement les forêts implique avant tout d’avoir une bonne connaissance des surfaces qui sont concernées
et de leur importance à l’échelle de l’ensemble du territoire.
Les chiffres ci-après n’ont pour objectifs que de situer la forêt parmi les autres composantes du territoire.
Pour des informations détaillées sur les ressources ligneuses, le lecteur consultera avantageusement le chapitre 5 – Forêt wallonne : généralités.
L’inventaire forestier wallon couvrant la totalité de la Wallonie, il permet non seulement d’estimer la surface de la forêt
mais aussi les étendues couvertes par les autres types d’occupation du sol (tableau 10.1.).
Cette estimation est, pour rappel, réalisée par comptage de points, chaque point de sondage qui compose l’échantillon étant « l’image » de 50 ha du territoire.
Ce sont les zones agricoles qui occupent la plus grande partie du territoire (49 %). Les forêts sont toutefois bien représentées avec une étendue totale de 554.000 ha (33 %).
A titre de comparaison, le taux de boisement pour l’ensemble de la Belgique est de 23 %1.
La couverture forestière, qui est en légère progression par rapport à 1984 (+3 %), est toutefois très hétérogène avec un taux de boisement qui passe de 8 % en Région limoneuse à 58 % en Ardenne.
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En Wallonie, l’ensemble des zones forestières couvrent une surface totale de 554.000 ha (tableau 5.1.), ce qui représente 33 % du territoire. Ce taux de boisement est assez proche de celui du Luxembourg (35 %)1, de la France (30 %)2 et de l’Allemagne (31 %)3. A l’échelle de l’ensemble du territoire belge, le taux de boisement n’atteint cependant que 23 % (le taux de boisement en Flandre est de 11 %4). Les zones forestières comportent 479.500 ha de forêts productives (87 % des zones forestières) et 74.500 ha d’autres affectations. A côté des peuplements forestiers, les forêts productives comptent également les mises à blanc (12.200 ha) et les trouées (1.350 ha).
Les autres affectations rassemblent quant à elles les terrains suivants :
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Bien que la surface totale des zones forestières soit en progression par rapport à 1984 (tableau 5.1.),
les espaces dévolus aux zones productives ont régressé. |
Gagnage herbeux. PHOTO : FRANÇOIS RIDREMONT
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Le recul des surfaces en production et l’extension des autres affectations sont notamment imputables au non reboisement de parcelles après exploitation et dans une moindre mesure au développement des voiries forestières.
Les forêts peuvent être détenues par deux grandes catégories de propriétaires qui ont été définies au début de ce chapitre : les propriétaires privés et les propriétaires publics (ces derniers bénéficiant du régime forestier).
A l’échelle de la Wallonie, la proportion de zones forestières publiques est de 48 % contre 47 % en 1984 (tableau 5.1.), ce qui montre une certaine stabilité. Lorsqu’on s’intéresse aux seules zones productives, alors que les forêts privées dominaient légèrement en 1984, elles représentent désormais une proportion quasi similaire à celle des forêts publiques (respectivement 51 % et 49 %).
La proportion des autres affectations est plus élevée dans les zones forestières privées (16 % contre 11 % en forêt publique) et l’augmentation de cette proportion par rapport à l’inventaire de 1984 y est également plus marquée (plus 7 % contre une augmentation de 4 % en forêt publique). On remarquera d’ailleurs que la surface des forêts productives privées a subi, en un peu plus de 20 ans, une réduction sensible alors que la forêt productive publique est pratiquement stable.
Cette caractérisation des surfaces forestières effectuée à l’échelle de la Wallonie masque cependant d’importantes disparités géographiques. On observe en effet que la proportion de forêts publiques croît du Nord vers le sud et de l’Ouest vers l’Est.
En examinant plus en détails la nature des propriétaires au sein des forêts publiques (tableau 5.2.), on constate que près de 200.000 ha relèvent des communes, soit 74% des forêts gérées par le DNF. Les forêts et réserves naturelles domaniales s’étendent quant à elles sur plus de 55.000 ha, soit un dixième de la couverture forestière de wallonne.
Alors qu’on observe un certain équilibre entre feuillus et résineux au niveau de la plupart des types de propriétaires publics, les communes font exception avec 60 % de peuplements feuillus.
En termes de régime, les futaies feuillues appartiennent en majorité aux propriétaires publics, à raison de 59 %, la distribution des taillis sous futaie entre forêts publiques et privées est proche de l’équilibre et, au niveau des taillis, des peupleraies et des futaies résineuses, les peuplements privés sont les plus représentés (tableau 5.3.).
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En termes de composition de la forêt productive, on observe qu’un léger écart s’est créé entre les surfaces feuillues et résineuses en faveur des premières. Les forêts productives de feuillus constituent désormais 53 % de la surface des peuplements alors qu’en 1984 elles en représentaient 50 %.
La répartition entre propriétaires privés et publics varie nettement d’un type de peuplement à l’autre (tableau 5.3.). Les hêtraies et les chênaies qui, ensemble, forment 26 % des forêts wallonnes, sont les peuplements qui comportent les plus fortes proportions de forêts publiques, à savoir respectivement 77 % et 58 %. Les valeurs les plus faibles concernent les autres peuplements feuillus (42 %) et la pessière (43 %). Les taillis simples et les peupleraies sont également très majoritairement privés.
Pour ce qui est de la structure, l’examen de la représentation des différents types de régime montre logiquement une forte prédominance de la futaie. Celle-ci concerne près de 75 % de la surface, alors que le taillis sous futaie en constitue un peu plus de 20 % et le taillis simple moins de 5 % (tableau 5.3.). Si l’on s’intéresse uniquement aux peuplements feuillus, les futaies restent majoritaires avec 54 % de la surface concernée par ce type de régime.
Sur base des recensements décennaux de l’agriculture et des forêts, puis de l’inventaire régional de 1984 et enfin du premier cycle de l’inventaire permanent des ressources forestières (2008), l’évolution des forêts et des zones forestières peut être visualisée de la fin du 19e siècle à nos jours (figure 5.1.).
Depuis 1895, la superficie forestière s’est sensiblement accrue (+ 23 % pour la surface productive), mais cette tendance globale masque de grandes divergences d’évolution entre les différents éléments constitutifs de la forêt. Si les surfaces résineuses et les autres affectations ont progressé, les étendues occupées par les feuillus ont quant à elles sensiblement diminué. Toutefois, comme il a été indiqué plus haut, cette tendance s’inverse depuis le début des années 1980. Les derniers chiffres disponibles témoigneraient d’ailleurs d’une progression des feuillus que l’on pourrait aussi assimiler soit à un regain d’intérêt, soit à une sensibilisation à les réimplanter dans les milieux qui leur conviennent plus que les résineux.
On constate qu’en un peu plus d’un siècle la surface de la futaie feuillue a quasiment été multipliée par 5 et celle des peuplements résineux par 4. Pour les états des lieux antérieurs à 1984, les modalités de prise en compte des « autres affectations » n’ont pas été comparables à celles utilisées pour les inventaires récents. Leur évolution n’est donc pas quantifiable.
On notera par ailleurs que, suite à la première guerre mondiale et à la signature du traité de Versailles (1919), le territoire belge a vu sa superficie s’accroître grâce à l’intégration des cantons rédimés (aujourd’hui appelés « cantons de l’Est » et correspondant de façon générale à la Direction de Malmedy). Il est important de tenir compte de ces zones fortement boisées (près de 40.000 ha de forêt productive dont plus de 80 % de peuplements résineux) dans l’analyse de l’évolution des surfaces forestières. |
L’analyse plus spécifique des évolutions récentes (entre les inventaires de 1984 et de 2008) montre que la surface forestière totale s’est accrue. Cette croissance s’est faite en faveur des peuplements feuillus d’une part, dont la surface a augmenté d’un peu plus de 8000 ha (+ 3 %), et des zones non productives (autres affectations) qui couvrent 30.800 ha supplémentaires (+ 70 %) (tableau 5.3.). Au sein des peuplements feuillus, il existe cependant des différences très nettes d’évolution des surfaces entre types de régimes. L’extension des futaies résulte en effet en grande partie de la conversion des taillis vers la futaie (en régression de plus de 23.000 ha) et dans une moindre mesure des taillis sous futaie (en recul de près de 1.250 ha).
En feuillus, la chênaie et plus précisément le taillis sous futaie de chêne domine toujours (surtout en forêt publique). Ce dernier a néanmoins subi une diminution sensible de sa surface (- 8.650 ha) s’expliquant en partie seulement par la conversion vers la futaie. Les peuplements de feuillus nobles sont les seuls dont la surface augmente quel que soit le type de régime (futaie ou taillis sous futaie). Les hêtraies sont également bien représentées mais presqu’exclusivement en futaie, la faible surface de taillis sous futaie ayant encore légèrement diminué.
En résineux, on observe la tendance inverse à la situation en feuillus. En effet, ces 25 dernières années, la surface résineuse s’est réduite de plus de 24.000 ha. Les peuplements résineux demeurent néanmoins légèrement dominants au sein des forêts privées. Les douglasaies sont les seules, parmi les principaux types de peuplement résineux, à voir leur surface croître (presque 3.000 ha en plus) tandis que les pineraies voient leur étendue se restreindre de la façon la plus importante avec une perte de 37 %. Parmi les autres types de peuplement ont notera l’augmentation sensible de la surface des mélanges épicéa-douglas qui couvrent désormais près de 9.000 ha. Par ailleurs, la surface des autres peuplements résineux a presque triplé (elle passe de 9.000 à 25.700 ha) ce qui pourrait être l’expression d’une tendance à diversifier les peuplements et à augmenter leur degré de mélange en vue d’accroître leur résilience.
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La Wallonie comporte 6 régions naturelles : la Région sablo-limoneuse, dont les limites sont assez proches de celles de la province de Brabant wallon (à laquelle s’ajoute l’extrême nord-ouest de la province du Hainaut), la Région limoneuse au nord du sillon Sambre et Meuse et, successivement en suivant un axe nord-sud, le Condroz, la Famenne, l’Ardenne et la Région jurassique (carte 5.1.).
Les zones ainsi délimitées sont considérées comme des unités territoriales au sein desquelles les forêts et les autres formations végétales bénéficient de conditions du milieu relativement homogènes.
Plus de 90 % des forêts wallonnes sont localisés au sud du sillon sambro-mosan. L’Ardenne est la région la plus forestière (tableau 5.4.). Avec plus de 330.000 ha et un taux de boisement de 58 %, elle contient 60 % des zones forestières de Wallonie (tableau 5.5.). Région jurassique et Famenne affichent également des taux de boisement élevés de 42 et 40 % mais ne comptabilisent que 11 % et 6 % des zones forestières wallonnes. Le Condroz, nettement plus étendu, comporte 14 % de ces zones qui couvrent 22 % de sa superficie.
La répartition des surfaces forestières selon la nature du propriétaire varie sensiblement d’une région naturelle à l’autre. Lorsqu’on traverse la Wallonie du nord au sud, la proportion de forêts publiques passe de 7 % (Région sablo-limoneuse) à 59 % (Région jurassique).
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Si on analyse plus en détails la couverture forestière des diverses régions naturelles (tableau 5.5. et figure 5.2.), plusieurs constats importants peuvent être dressés.
La couverture forestière de la Région sablo-limoneuse étant très faible, il n’est pas possible de déterminer avec précision la surface couverte par les différents types de peuplement. Les surfaces et les proportions qui sont présentées pour cette région ne sont fournies qu’à titre indicatif. Elles montrent que c’est une région majoritairement feuillue et que les résineux présents sont essentiellement des pins, moins fréquents dans les autres régions.
Les forêts de la Région limoneuse, qui occupent 8 % du territoire régional, sont principalement constituées de 3 types de peuplement : les autres feuillus, les peuplements de feuillus nobles et les peupleraies. C’est la seule région naturelle, où les peupleraies constituent une part significative du couvert forestier (figure 5.2.). Près de 70 % des surfaces de peupleraie se situent dans cette région.
Le Condroz, qui renferme 14 % des zones forestières wallonnes, se distingue par l’importance des peuplements de feuillus nobles et des autres feuillus qui, ensemble, s’étendent sur près de 29.000 ha (43 % de la surface forestière productive de la région). La Famenne, est largement dominée par les chênaies (50 % de la surface forestière productive) qui y sont principalement présentes sous forme de taillis sous futaie (tableau 5.6.). L’Ardenne, avec un peu moins de 300.000 ha de forêts productives et un taux de boisement de 58 %, constitue de toute évidence le principal noyau forestier en Wallonie (figure 5.3.). |
Taillis sous futaie de chênes indigènes et charmes.
PHOTO : MATTHIEU ALDERWEIRELD |
Peuplement mélangé épicéa-douglas.
PHOTO : FRANÇOIS RIDREMONT |
La pessière en est l’élément essentiel et s’étend sur plus de 146.000 ha. Cette surface, qui est plus de trois fois supérieure à celle de tous les autres peuplements résineux réunis, fait de l’Ardenne la région naturelle la plus enrésinée de Wallonie (64 %). Elle est d’ailleurs la seule qui compte plus de 30 La Région jurassique se caractérise par une grande diversité de peuplements sur une surface relativement restreinte. Fait remarquable, la plupart de ces peuplements occupent des superficies assez similaires (figure 5.2.). |
En termes de régime, ce sont les futaies qui dominent le plus souvent (tableau 5.6.), constituant ainsi jusqu’à 78 % des peuplements feuillus. La Famenne (23 % de futaie) et le Condroz (42 % de futaie) se démarquent cependant de la situation générale : ce sont en effet les seules régions où le taillis sous futaie reste le régime dominant des formations feuillues. Quant aux taillis simples, ils sont quasi absents en Région sablo-limoneuse et en Région jurassique et n’occupent que des surfaces très limitées dans les autres régions.
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D’une province à l’autre, l’importance de la forêt est également très variable (tableau 5.7.). Avec ses 205.500 ha de surface forestière productive (soit un peu moins de la moitié de son territoire), la province de Luxembourg compte à elle seule 43 % de l'étendue forestière totale de Wallonie (tableau 5.7.). A l'opposé, le Brabant wallon ne comporte que 9.350 ha de surface forestière productive (2 % de la forêt wallonne) soit 9 % de sa superficie. Entre ces deux extrêmes, les provinces de Liège et de Namur présentent des surfaces forestières productives (104.500 ha et 114.150 ha) et des taux de boisement (33 et 36 %) très proches.
Depuis le début des années 1980, les surfaces forestières productives (tableau 5.7.) sont soit restées stables (Brabant wallon), soit se sont réduites faiblement (Hainaut) ou de manière un peu plus nette (Namur, Luxembourg). La province de Liège fait figure d’exception avec une surface forestière productive demeurant légèrement plus élevée.
On observe logiquement le même gradient au niveau de la proportion de forêts privées que celui que celui qui a été décrit pour les régions naturelles (tableau 5.7.). La quasi-totalité de la surface forestière productive du Brabant wallon est détenue par des propriétaires privés, tandis que les forêts des provinces de Liège et de Luxembourg sont majoritairement publiques. On voit donc que, comme pour les régions naturelles, malgré un équilibre global entre zones forestières productives publiques et privées à l’échelle de la Wallonie, de grandes disparités existent entre les différentes entités.
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A l’instar des régions naturelles, mais dans une moindre mesure en raison du caractère artificiel de leur délimitation territoriale, les provinces se différencient les unes des autres par le visage qu’offre leur forêt (carte 5.2.). Si les feuillus dominent largement dans les provinces de Hainaut, Brabant wallon et Namur avec plus de 70 % des peuplements (tableau 5.8.), les résineux sont par contre majoritaires dans les provinces de Liège et de Luxembourg avec des taux d'enrésinement de respectivement 65 et 56 % (figure 5.6. et carte 5.2.).
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Au niveau du type de régime (tableau 5.9.), en peuplements feuillus, les provinces du Hainaut et de Namur sont les seules où la futaie ne domine pas. Les taillis sous futaie y constituent respectivement 58 % et 56 % des peuplements. La proportion de taillis simple est quant à elle faible partout.
La province de Luxembourg comptabilisant à elle seule près de 43 % de la surface forestière wallonne (figure 5.5.), les plus grandes étendues de la plupart des types de peuplement ont plus de chances de s’y trouver. Il existe néanmoins trois exceptions : les chênaies (dont 46 % sont situées en province de Namur), les peuplements de feuillus nobles (39 % dans cette même province) et les peupleraies, surtout présentes en Hainaut (55 %).
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Les résultats (tableaux 5.10. à 5.15.) présentés dans les lignes qui suivent dressent un tableau général du capital ligneux sur pied en forêt wallonne. Des valeurs de volume plus détaillées sont disponibles au chapitre 7 (« Types de peuplement ») et au chapitre 8 (« État des lieux des principales essences »).
Sauf indication contraire, les volumes présentés dans ce document correspondent à des volumes bois fort de la tige jusqu’à la découpe de 22 cm de circonférence.
Globalement, le volume sur pied atteint 112,7 millions de m³, ce qui représente un volume moyen de 235 m³ à l’ha (volume par ha de forêt productive que des arbres y aient été mesurés ou non). Cet important capital ligneux se répartit de manière plutôt équilibrée entre peuplements feuillus et résineux, 46 % du volume se trouvant dans les futaies feuillues et 54 % dans les résineuses, avec une moyenne de 205 m³ à l’ha en feuillus et de 269 m³ à l’ha en résineux (données non présentées).
La répartition du volume des arbres de futaie entre les différents types de propriétaires est détaillée dans le tableau 5.10. Il y apparaît que le volume est majoritairement localisé en forêt publique (à raison de 52 %) et, au sein de celle-ci, essentiellement au niveau des communes (39 % du volume total, 75 % du volume des forêts publiques).
Par ailleurs, forêts publiques et privées se distinguent par la composition de leur capital ligneux : si dans les premières, les formations feuillues représentent 47 % du volume vivant et les peuplements résineux 53 %, dans les secondes, la différence de volume est sensiblement plus marquée puisque les parts respectives s’établissent à 41 % (volume feuillus) et 59 % (volume résineux). Malgré une proportion de résineux plus forte en forêt privée et un volume qui diffère globalement assez peu entre forêts privée et publique, le volume à l’ha est en moyenne plus élevé en forêt publique en raison de la présence de davantage de gros bois notamment en résineux. Le volume moyen à l’ha de peuplement atteint 242 m³ en forêts publiques et 228 m³ dans les forêts des particuliers (données non présentées).
Au niveau des peuplements (tableau 5.11.), c’est en pessière que le volume sur pied est le plus important. Il représente 77 % du volume de l’ensemble des résineux et 41 % du matériel sur pied total des forêts wallonnes.
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En termes d’évolution, depuis 1984, une importante capitalisation est observée aussi bien en feuillus qu’en résineux. Au total, on compte pas moins de 21,8 millions de m³ supplémentaire (+24 %) et cela malgré une réduction de la surface de forêt productive de plus de 3 %.
Pour les feuillus, l’augmentation de volume est essentiellement imputable à la densification des peuplements suite à la conversion en cours des taillis sous futaie et taillis en futaies et aussi, dans une certaine mesure, à des délivrances limitées suite à la morosité du marché. Pour les résineux, la cause principale de l’augmentation de volume réside dans les vastes étendues de plantations, essentiellement d’épicéas, qui, âgées de moins de 20 ans au début des années 1980, sont actuellement en pleine phase de production.
La Wallonie dispose d’un capital ligneux important mais la valorisation économique qui pourra en être faite est largement tributaire de la qualité des grumes constituant ce capital. A ce titre, la qualité de la grume est évaluée sur base des défauts visibles pour tous les arbres dont la circonférence à hauteur d’homme est d’au moins 120 cm pour les essences feuillues et 90 cm pour les essences résineuses (tableau 5.12.). Les niveaux de qualité globaux sont très contrastés entre résineux et feuillus (tableau 5.13.). Alors que pour ces derniers, moins de 20 % du volume est de bonne ou très bonne qualité (qualité B et A), pour les essences résineuses, les arbres sont majoritairement de première qualité (qualité A).
La valorisation possible du bois dépend également de l’accessibilité des peuplements (coûts d’exploitation) qui est abordée au chapitre 12.
Chêne indigène de qualité C.
PHOTO : ERIC LACOMBE |
Chêne indigène et hêtre de qualité A.
PHOTOS : HUGUES CLAESSENS – DELPHINE BET |
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* : chêne rouge, frêne, érables, orme, merisier
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Comme dans le cas des surfaces, la répartition du matériel ligneux entre les provinces (tableau 5.14.) se caractérise par la prédominance de la province de Luxembourg qui concentre 46 % du volume global. C’est surtout vrai en futaie résineuse (52 % du cube résineux) et en futaie feuillue (51 %). Le solde du volume sur pied se répartit entre les autres provinces au prorata des surfaces forestières respectives : les provinces de Liège et de Namur comptent des volumes globaux très similaires mais de compositions fort différentes, 70 % du capital ligneux relèvent de futaies résineuses à Liège et 63 % de futaies feuillues à Namur. Le volume des peuplements feuillus s’élève à 80 % du matériel sur pied dans le Brabant wallon et à 86 % dans la province du Hainaut.
En ce qui concerne les régions naturelles, 64 % du volume total de bois sur pied se trouvent en Ardenne (tableau 5.15.) où la futaie domine largement (90 % du capital ligneux de cette région) et plus précisément la futaie résineuse (71 % du volume ardennais). Avec plus de 14 millions de m³, le Condroz est la 2e région naturelle en termes de capital sur pied. Au sein de cette région, le matériel ligneux en feuillus est 3 fois plus élevé qu’en résineux et le taillis sous futaie représente a lui seul 56 % du volume feuillu.
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La structure d’un peuplement correspond à l’arrangement spatial des éléments qui le constituent.
La caractérisation de la structure des peuplements inventoriés est réalisée en leur attribuant un « type de structure ». Le choix du type de structure, parmi les neufs types différents définis par l’inventaire (voir section 4.1.), tient compte du régime (futaie, taillis, taillis sous futaie) et du traitement (régulier, irrégulier) auxquels le peuplement est soumis. Il est réalisé sur le terrain après observation du peuplement sur une surface de 40 ares centrée sur le point de sondage. La précision de cette caractérisation locale diminue avec l’augmentation de la taille et/ou de l’hétérogénéité de la structure du peuplement.
Le type de structure défini par l’inventaire est le reflet d’une réalité locale qui peut parfois s’avérer tout autre à une échelle plus large. Dès lors, il n’est pas étonnant, spécifiquement dans le cas des peuplements feuillus, que la représentation des futaies régulières quel que soit leur stade de développement puisse paraître surfaite pour un gestionnaire qui considérerait la structure de ses massifs dans leur ensemble.
Le paysage forestier wallon est principalement composé de futaies équiennes (66 % de la surface). En résineux, les peuplements sont le plus souvent installés par voie de plantation et se présentent essentiellement (93 % de la surface) sous forme de peuplements équiennes mono-étagés (tableau 6.1.). La structure des peuplements feuillus est plus diversifiée. Les peuplements mono-étagés que sont les plantations, les jeunes futaies et les futaies à 1 étage représentent 42 % de la surface et même 48 % si on y intègre le taillis simple. Par ailleurs, les peuplements feuillus issus d’une régénération artificielle représentent environ 15 % (donnée non présentée). |
Futaie de douglas à un étage. PHOTO : FRANÇOIS RIDREMONT
Taillis sous futaie de chênes indigènes et bouleaux. PHOTO : FRANÇOIS RIDREMONT
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La proportion de taillis sous futaie et futaie sur taillis atteint 40 % de la surface forestière feuillue, les peuplements véritablement irréguliers ne constituent que quelques pourcents de la surface forestière totale.
La comparaison de la structure des peuplements en fonction de la nature du propriétaire (tableau 6.2.) montre que la proportion de futaies mono-étagées diffère peu entre la forêt privée (66 %) et la forêt publique (64 %).
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