Missions

La Wallonie est une des trois régions qui composent la Belgique, un pays qui compte un peu plus de 700.000 hectares de forêts (23 % du territoire). La politique forestière relevant du niveau régional, chacune des trois régions du pays (la Flandre, la Wallonie et la région de Bruxelles-Capitale) possède son propre inventaire forestier.
L’Inventaire permanent des Ressources forestières de Wallonie (IPRFW), comme son nom l’indique, s’intéresse uniquement à la partie sud du pays où se concentrent 79 % de la surface forestière nationale.


L'IPRFW a pour mission essentielle de dresser un état des lieux de la forêt wallonne de façon continue au cours du temps. Les objectifs poursuivis lors du lancement de l’inventaire en 1994 étaient essentiellement politiques et économiques. Toutefois, ces objectifs se sont rapidement diversifiés.
Dès 1997, dans le sillage de la première Conférence Ministérielle sur la Protection des Forêts en Europe, des modifications ont été apportées à l’IPRFW pour qu’il devienne capable d’assurer le contrôle et le suivi d’un maximum d’indicateurs de gestion durable définis au niveau européen.

A l’heure actuelle, les principaux objectifs de l’IPRFW sont les suivants :

L’inventaire fournit aux responsables politiques des renseignements qui permettent d’orienter globalement la gestion forestière régionale (aides spécifiques à la sylviculture, élaboration de textes législatifs ou programmes d'action, ...).

Les industriels sont parmi les principaux utilisateurs potentiels des résultats d'un inventaire forestier régional : surfaces occupées, matériel sur pied, disponibilités actuelles et futures des produits de la forêt, répartition géographique des différentes essences sont autant de critères d'investissements, de développement et de localisation des unités de transformation.

L’estimation de la disponibilité des ressources en bois, tant du point de vue quantitatif que qualitatif, nécessite de connaître l'accroissement et l'importance des coupes réalisées.
A défaut, ces données sont "estimées" par simulation au départ d'hypothèses relatives aux sylvicultures pratiquées et aux objectifs poursuivis.

L’inventaire forestier wallon en raison de sa portée régionale, de son caractère permanent et de sa méthodologie homogène est le mieux placé pour assurer le contrôle de l’application des principes de gestion durable.
L'observation, la mesure, le calcul régulier de certaines variables définies en tant qu'indicateurs de gestion durable et de biodiversité permettent de suivre l'application à la forêt wallonne des principes définis au niveau européen, en particulier d'établir un état des lieux et de mesurer l'évolution de la biodiversité potentielle en milieu forestier. Pour assurer ce suivi le plus complètement possible, il s'est toutefois avéré nécessaire d’élargir le panel des variables relevées par l’inventaire.

Bien que l'inventaire soit capable de jouer un rôle d'observatoire en matière de biodiversité, il ne peut néanmoins en appréhender, vu la méthodologie d'échantillonnage appliquée, qu'une partie.
Aussi est-il opportun de préciser qu'il ne s'intéresse directement qu'à la biodiversité végétale. La caractérisation des habitats forestiers qu’il permet de réaliser contribue toutefois à l’estimation de leur capacité d’accueil potentielle pour une plus large gamme d’organismes vivants.

Les mesures dendrométriques récoltées simultanément avec les données écologiques du milieu peuvent également servir de base à la définition de l'affectation optimale des sols, à l'identification des surfaces dont le potentiel n'est pas totalement utilisé, à l'amélioration des peuplements.

Vieux hêtre mort potentiellement très intéressant pour la biodiversité

Les données chiffrées d'un inventaire forestier régional peuvent indirectement être exploitées dans d'autres domaines, notamment scientifiques, tels que la liaison entre les conditions stationnelles et la productivité des peuplements ou encore la simulation des effets des traitements sylvicoles appliqués à de grandes étendues sur l'évolution des peuplements et les délivrances en matériel ligneux.

A un autre niveau, un inventaire de ce type est à même de conduire à une évaluation rapide des dégâts provoqués par des calamités naturelles comme les vents de tempête, le grand gibier ou les phénomènes pathologiques.

Le plan chablis mis en place au DNF en 2011 est un bel exemple du rôle que peut jouer l’inventaire dans ce genre de situation. Ce plan prévoit, après le passage d’une forte tempête (vents d’au moins 100 km/h) et le lancement des opérations de première urgence (secours aux blessés éventuels, dégagement des routes…), l’évaluation rapide de la situation au sein des peuplements forestiers.

Dégâts de tempête en pessière

Ce plan prévoit, après le passage d’une forte tempête (vents d’au moins 100 km/h) et le lancement des opérations de première urgence (secours aux blessés, dégagement des routes…), l’évaluation rapide de la situation au sein des peuplements forestiers. Pour permettre aux autorités de prendre des mesures rapides et adaptées à la gravité de la situation. Il est en effet indispensable de disposer, dans un délai le plus court possible, d’une estimation du volume de dégâts à l’échelle de la forêt wallonne. Pour y parvenir, « il est demandé à tous les préposés forestiers du DNF de parcourir les placettes de l’IPRFW situées sur leur triage et d’y recenser les arbres qui devront être exploités suite à la tempête.
Les informations recueillies sont ensuite croisées avec celles de l’inventaire forestier wallon afin d’obtenir une estimation globale à l’échelle de la Wallonie. Le volume de dégâts en forêt privée est extrapolé à partir du volume estimé en forêt publique
» (Riguelle et al., 2011).