Les résultats tirés des premières données collectées dans le cadre du 2e cycle de l’IPRFW ont permis de caractériser l’évolution des surfaces forestières et du capital sur pied et leur analyse a permis de mettre en évidence plusieurs tendances notables.
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Alors que la surface forestière est restée globalement stable, sa répartition entre peuplements
feuillus et résineux a sensiblement évolué. La surface occupée par les peuplements feuillus s’est
en effet accrue de 5 % tandis que, dans le même temps, les surfaces dédiées aux résineux se sont
restreintes de 7 % par rapport à la surface initiale (1er cycle). Les terrains classés en « autres
affectations » (voiries, coupe-feu, végétation pionnière…) voient par ailleurs leur étendue
s’accroître de 5 %.
L’évolution inverse des surfaces résineuses par rapport aux surfaces feuillues
est observée tant en forêt publique que dans le privé. En tenant compte de ces changements, on
constate que les peuplements feuillus représentent désormais 57 % de la surface forestière
productive contre 43 % pour les résineux, impliquant l’existence d’un écart de 4 % par rapport
aux valeurs de référence fixées au niveau du code forestier (article 1).
Le principal moteur de ce changement de composition est la forte réduction de la surface de pessière (- 16 %), qui s’explique notamment par : une demande soutenue, une structure d’âge des peuplements déséquilibrée (de nombreux peuplement ont atteint l’âge d’exploitation) et la restauration de certains milieux naturels (projets LIFE) qui ont contribué à la réalisation de nombreux peuplements.
En termes de structure, la tendance semble être à l’irrégularisation. La surface des forêts régulières s’est en effet réduite de près de 15 % par rapport au 1er cycle tandis que les taillis sous futaie (+ 9 %) et dans une moindre mesure, les futaies irrégulières (+ 5 %) ont vu leur surface augmenter.
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Le volume total de bois sur pied est estimé à plus de 113 millions de m³ sur base des données disponibles pour le 2e cycle. Ce volume global, qui se partage à parts égales entre forêts publiques et forêts privées, est en augmentation de près de 5 % par rapport au 1er cycle. Cette tendance à l’équilibrage de la répartition des volumes entre types de propriétaire est consécutive à une élévation du volume du matériel sur pied plus marquée en forêt privée, qui concentre plus de 60 % de l’augmentation.
Toutes les essences principales sont concernées par cette capitalisation à l’exception de l’épicéa. Une réduction importante du volume de ce dernier est en effet constatée (- 9 %). Elle apparaît toutefois logique eu égard aux importantes pertes de surface des pessières.
L’examen des valeurs estimées de prélèvement et d’accroissement permet d’améliorer encore la compréhension de ce phénomène. Le taux de prélèvement, qui résulte du rapport entre ces deux paramètres, affiche en effet une valeur proche de 70 % pour les essences feuillues tandis qu’il dépasse 130 % en résineux. Il atteint même plus de 140 % pour l’épicéa.
Pour ce qui est de l’influence du type de propriétaire, sans distinction des essences, l’équilibre entre les accroissements et les prélèvements semble quasi une réalité pour les forêts publiques où 97 % de l’accroissement sont récoltés. Par contre, en bois privés, les prélèvements apparaissent élevés avec une proportion globale moyenne estimée qui atteint 114 % de l’accroissement.
Les tendances mises ici en évidence devront toutefois être réévaluées au fur et à mesure de la progression du second inventaire. Les données récoltées en continu par la cellule IPRFW de la Région wallonne permettront d’apporter progressivement davantage de précisions et de nuances aux grandes tendances évolutives présentées dans les chapitres qui précèdent. Il sera très intéressant de voir si la forêt, dont la surface semble s’être stabilisée, verra la transformation de son faciès s’accentuer à l’avenir, avec notamment le remplacement de certaines pessières par des peuplements feuillus, ou encore des zones ouvertes gérées plus ou moins activement (restauration d’espaces dédiés à la biodiversité, colonisation naturelle après coupe à blanc…).