Chaque peuplement inventorié est examiné afin de déterminer si son installation est naturelle ou artificielle.
C’est l’origine du peuplement. Par ailleurs, les traces d’interventions humaines dont il a éventuellement fait l’objet par la suite sont analysées de manière à identifier leur nature et de caractériser (sommairement) le type de sylviculture qui lui a été appliquée.
Associées à l’âge du peuplement, ces informations permettent par exemple de se faire une idée de la tardiveté des premières éclaircies selon le type de peuplement.
Jeune futaie feuillue d’origine artificielle
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Futaie feuillue d’âge multiple d’origine naturelle
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D’un point de vue plus général, les données récoltées ici fournissent un aperçu de l’importance de l’intervention humaine dans l’image de la forêt actuelle, sur le degré de naturalité qui a pu être conservé ou pas par les peuplements.
La détermination de l’origine du peuplement (plantation, recépage, semis naturels, conversion) se base sur la présence d’indices dans la zone d’observation de 36 m (dans les limites du peuplement inventorié) :
Si l’origine du peuplement est évidente lorsqu’il s’agit de résineux équiennes pour lesquels l’origine artificielle est la règle la plus commune, en feuillus par contre, la détermination de l’origine est nettement plus complexe et ce d’autant plus que le peuplement est âgé. De nombreuses futaies feuillues adultes auraient été semées par l’homme ; cette pratique aurait été assez courante au début du 20e siècle dans certaines régions d’Ardenne.
De même, de nombreuses futaies feuillues ou taillis sous futaie ont été constitués totalement ou partiellement à partir du griffage de brins de taillis ; cette modalité de conversion a été fréquemment utilisée dans les régions où le taillis occupait des étendues importantes.
Quant à la conversion du taillis sous futaie en futaie, elle est omniprésente en feuillus dans les régions où le taillis sous futaie constituait il y a quelques dizaines d’années pratiquement le seul régime de peuplement.
Les interventions humaines dans le peuplement sont réparties en deux groupes : les opérations sylvicoles (élagage, nettoiement, éclaircie) et les travaux d’amélioration (cloisonnement, taille de formation, élagage en hauteur…). Pour chaque groupe, une liste d’interventions a été définie et l’équipe de terrain vérifie, dans la mesure du possible, si elles ont été pratiquées dans le peuplement depuis son installation ou pas. L’éclaircie est une opération sylvicole particulièrement importante pour la gestion d’un peuplement. A ce titre, la dernière en date fait l’objet d’une description plus détaillée que les autres interventions.
Jeune futaie d’épicéa où les distances de plantation sont encore bien visibles
La caractérisation de situations particulières comme les coupes à blanc et les vides totaux (espaces d’au moins 10 ares situés dans un peuplement forestier mais dépourvu temporairement d’arbres) est également prévue ainsi que la description de l’état général du peuplement (informations sur la répartition spatiale des arbres dans le peuplement : densité, dispersion des tiges).
Enfin, pour autant que le peuplement ait été planté et que les écartements entre les plants soient encore bien visibles, les distances entre les tiges dans les lignes et entre les lignes sont relevées.
Toutes les observations réalisées pour caractériser la sylviculture sont effectuées dans un rayon de 36 m autour du centre de l’unité d’échantillonnage (dans les limites du peuplement inventorié).